J’ai rencontré, dans ma vie, beaucoup de personnes mais il y en a une que je ne pourrai jamais oublier. Cet homme a chamboulé, bousculé…illuminé ma vie. Pourtant, nous nous sommes côtoyés moins de deux ans, moins de dix fois et à chaque fois une heure. Il a fait de moi ce que je suis désormais ou plutôt il a soufflé sur des braises donnant un feu ardent qui brûle dans mon être à tout jamais, me permettant de voir la vérité sur ce que j’étais réellement. J’emprunta avec lui un chemin qui m’emmènera au-delà de moi-même, accédant ainsi à la contemplation lumineuse de cette vérité… Cet homme m’a guidé, me tenant la main dans l’obscurité et me tirant par le bras quelque fois quand j’avais peur. Il a toujours été présent, sans jamais défaillir, sans jamais réclamer quelque paiement que ce soit car en lui vivait la vérité.
La vérité est une et ne peut être fractionnée car si vous faites cela elle meurt et se transforme en ténèbres. Soutenir son regard est douloureux, sanglant mais devient lentement, si on accepte cette souffrance, doux et bénéfique. Elle nettoie les plaies et les cicatrices, elle ouvre les yeux et les écarquille sur nous même, elle est justice et clémence, faiblesse et force, peur et réconfort. Elle est le début et la fin, l’alpha et l’oméga. Elle est dieu et saint esprit. Elle est deuil et résurrection… elle est un tout. Si vous comprenez cela alors n’ayez aucune crainte. La vérité se montrera à vous et elle vous permettra de voir l’unique et l’éclatante présence de Dieu. Car c’est en lui que règne la vérité. A qui sinon à lui, il est inutile de mentir, de se cacher ou de se déplacer dans l’ombre ou encore de se déguiser en se parant de faux oripeaux. Il sait et connaît comme il vous connait bien plus que vous ne croyez. La vérité est une passerelle, un chemin pour ceux qui ont le courage de se voir beaucoup moins étincelant qu’ils ne sont. Ce chemin vous mènera vers votre propre reflet, aucun artifice, juste vous, rien d’autre pour entacher votre jugement. Et si votre cœur est pur et rempli de cette vérité, alors le fait de croiser dans votre reflet votre propre regard, vous fera baisser les yeux de honte et de contrition. Seulement à ce moment-là vous pourrez avancer un nouveau pas vers cette vérité.
Vous ne la trouverez pas dans les symboles, dans les rituels, dans les livres, ni dans les philosophes, ni dans les sciences. Ils vous permettent uniquement de vous en approcher, mais il vous reste le dernier pas à franchir. Le plus incertain car il appartient à chacun, et c’est ce moment où votre guide décide de vous lâcher la main. Seul vous, avez le pouvoir d’aller plus loin, mais si vous décidez de rester immobile, vous ne pourrez contempler que le faible rayon qu’il émet ne vous permettant point de voir la clarté de sa simplicité et de son jugement.
L’adhésion à la vérité consume nos illusions, dévore nos fantasmes, elle ignore notre compassion et notre pitié. Elle est, c’est tout. Et si vous êtes prêts à franchir ce pas ayez le cœur pur, revêtu uniquement de votre habit d’humilité car vous n’aurez que plus de facilité à soutenir sa vue. J’ai franchi le pas avec confiance et peur et j’ai vu la vérité. Aujourd’hui, comme jadis cet homme disparu vers d’autre mission divine, je la suis, comme lors d’une de mes conversations avec un ami très cher, nous avions évoqué le passage de la bible lorsque l’élu de dieu parle à Israël «je suis, celui qui suit ». Celui qui suit est Jésus, notre seigneur. Car il a eu le courage de s’abandonner totalement sans entrave à la vérité. Laissant derrière lui, les richesses, les gloires, le matérialisme terrestre, ne se contentant que d’amour. Un amour insaisissable, sans limite mais d’une richesse infinie car nous en parlons encore aujourd’hui. Et lorsque son dernier souffle s’échappa de son corps maculé de sang, par cet amour et au nom de cet amour, il demanda pardon à notre père pour ce que nous lui avions fait. Car même si tout avait été fait, par ses souffrances, par ses flagellations, par la couronne d’épine enfoncé dans la chair de son crâne, par les clous plantés dans ses os, par le coup de lance, par ses jambes brisées, car même si tout avait été fait dis-je pour nous haïr, il continua à nous aimer plus que sa propre vie, trouvant en cet amour, la vérité car nous étions sa force. Qui d’entre nous est capable de cela ? il a eu le courage de suivre la vérité, donc Dieu le père. Alors, j’ai décidé de suivre celui qui a suivi. « Je suis celui qui suit ».
La vérité si vous lui tendez la main, elle vous montrera l’immensité de l’univers et l’immensité de l’homme. Elle vous guidera dans les méandres de vos vies et écartera pour vous l’inutile, le futile, le faux car il ne pourra jamais vous atteindre. Où trouver cette vérité me direz-vous ? moi, je l’ai trouvée dans mes croyances, dans ma foi ; mais peut être que vous la trouverez ailleurs : dans la fraternité, dans l’amitié, dans l’aide… elle ne se cache pas contrairement à ce que l’on pense, elle est visible, elle est atteignable à celui qui désire la voir. Mais voir cette vérité ne suffit pas car d’un appel brillant d’un diamant, le regard peut vite se détourner. Il faut la travailler, la mettre en avant et faire d’elle notre habit. Quelque fois, et je l’entends, elle doit se faire discrète pour ne pas blesser car elle ne doit jamais servir d’arme. Elle existe pour rassembler et accéder à l’amour, à l’unité. Elle peut être tonitruante et vacarme, mais rien que son existence laisse à ceux qui s’en détournent un goût amer de défaite. Mais comment y accéder, me direz-vous ? Simple en est l’équation, vieux en est le résultat. Aimer, Aimer !!! à vous en faire péter le cœur. Aimer sans concession, aimer sans rien d’artifice, aimer simplement, aimer unique, aimer pluriel, aimer en force, en large, en flot, aimer sans retenue, sans entrave, sans barrière, aimer comme il nous a aimé. Certains d’entre vous riront à ce texte ou me diront c’est un peu fleur bleue. Pour eux, j’ai de la peine. Je leur répondrai : la simplicité de mes sentiments est aussi humble que la grandeur de mon amour pour eux.
Nous sommes ici pour cette vérité, par cette vérité, ouvrez les yeux…ouvrez les yeux…regardez et contemplez comme cet homme m’a permis de contempler. Je ne suis pas meilleur ou plus fort que vous, j’ai juste eu la chance de voir, d’écouter, de sentir non pas avec mes yeux, mes oreilles ou mon nez mais avec le cœur. Un jour peut être si Dieu décide que j’en suis digne peut être gouterai-je à cette vérité en devenant moi-même la vérité. Mais le chemin est âpre et sinueux et je ne suis encore trop indigne de cette grâce. Alors il me reste d’accomplir la mission qu’il m’a donnée, même si pour cela je dois souffrir de quolibet, de haine, de moquerie, et si je dois porter moi aussi une croix pour alléger les souffrances, et si cette souffrance doit être mienne alors qu’elle soit. Aucun regret, aucune peur, aucune haine ne sortira de mon cœur car je vous aime tous. Et rien ni personne, pas même ma propre famille ne me fera sortir du chemin qui me mènera vers cette vérité.